25 Mai 2020
“Le confinement vient confirmer ce que j’essaie de mettre en place”.
« Chacun chez soi, mais tout ensemble ». Ce paradoxe qu’on a pu lire à la une des journaux en Italie, en Espagne, en France et ailleurs au lendemain du confinement est depuis l’origine le sujet même de l’habitat participatif. Dans le contexte actuel, la question du « comment vivre ensemble » se repose autrement, cette fois dans une remontée vertigineuse, de l’échelle de son logement (vivre confiné en famille), à celle de son immeuble (vivre avec ses voisins), puis de son quartier (vivre dans la ville), de son pays (exode des urbains vers leurs résidences secondaires), de son continent et finalement de la planète toute entière. Malgré notre usage décuplé des plateformes numériques et des rencontres virtuelles, nous avons redécouvert que les fenêtres, les balcons, les cages d’escaliers sont autant de trouées de convivialité et d’ouverture aux autres. C’est aussi le moment où l’on réalise que l’habitat collectif est souvent conçu pour le confinement volontaire, limitant au strict minimum les zones de contact entre voisins, le moment où se creusent plus encore les inégalités face au logement. « Restez à la maison » ? Oui, à condition d’en avoir une, et qu’elle offre à ses habitants des conditions de vie décentes. Les situations extrêmes ont cela d’intéressant qu’elles dévoilent brutalement les vices comme les vertus de certains modèles. Pour nous, il ne fait pas de doute que l’habitat participatif sortira grandi de cette épreuve collective. Car il est plus que jamais essentiel de faire la différence entre se loger et habiter, et de réinventer un art d’habiter ensemble, y compris pour ceux qui sont exclus des dispositifs d’acquisition ou de location traditionnels. A travers les projets que nous portons actuellement, et en intégrant les expériences issues de cette période inédite – que ce soient celles des habitants, des architectes, des promoteurs, des acteurs publics – nous avons le devoir encore plus impérieux, en inventant des petits bouts de monde, de contribuer à le rendre meilleur.
Actualités
du projet
- Chère Catherine