25 Mars 2017
Pour que le jardin divers mérite vraiment son nom, une grande partie des habitants s’était mobilisée pour participer à une journée de plantation pilotée par le paysagiste Bruno Garnerone de l’agence Champs libre, le 17 mars dernier. Un moment symbolique pour donner vie aux jardins qu’ils ont imaginés ensemble depuis des mois. Du potager aux baies gourmandes en passant par les arbres fruitiers, décryptage avec le paysagiste.
« En tant que paysagiste, nous avons été associés très tôt au projet, à la demande des architectes de l’agence NZI et de Cpa-Cps. Dans le cadre d’ateliers dédiés, nous avons réfléchi avec les habitants à ce que devaient être les plantations dans un immeuble collectif, et à la manière dont ils pouvaient contribuer, d’une part à enrichir le projet, d’autre part à participer à la gestion et l’entretien des jardins une fois réalisés », explique Bruno Garnerone. Au fil des ateliers, le projet initial proposé par Champ libre a évolué dans le sens de moins de fleurs et plus d’arbres fruitiers, des baies comestibles, « un jardin davantage destiné à l’autoconsommation et la production, même si un tiers seulement des habitants ont émis le souhait de cultiver un potager ».
Pour autant, qu’ils soient adeptes ou non du potager, les habitants se sont particulièrement impliqués dans l’élaboration du cahier des charges mis au point par la « Commission Jardins », jusqu’à faire découvrir au paysagiste des espèces qu’il ne connaissait pas, comme le Lonicera Kamtschatica et ses gousses bleues comestibles. L’implantation d’une serre, qui avait été longuement réfléchie, n’a finalement pas pu être mise en œuvre dans l’immédiat, pour des raisons réglementaires. « Le projet s’est progressivement orienté vers une ambiance de milieu humide et de sous-bois. Nous avons eu notamment de longues discussions sur la hauteur des arbres, pour ne pas porter de l’ombre au rez-de-chaussée ou au niveau des étages » se souvient Bruno Garnerone.
Pour le jardin de plain pied, « parce que c’est l’espace que l’on traverse tous les jours, et celui où l’on accueille le public et ses invités », les habitants ont voulu un jardin ornemental, associant des plantes au feuillage décoratif et des fleurs. Les jardins en toiture ont chacun leur propre vocation : celui du bâtiment B est destiné au jardin potager et vivrier, avec des arbres fruitiers qui donneront des pommes, des poires, des coings et des prunes. Tout autour, une haie gourmande mêle framboises, cassis, groseilles, « à la fois pour le plaisir des humains et le grappillage des oiseaux ». Sur l’autre toiture, c’est une ambiance plus sauvage qui est privilégiée. On y trouve des ronces sans épines qui produisent des grosses mûres, un cerisier qui donne des cerises jaunes (que les oiseaux ne voient pas…), ou encore un cornouiller sanguin dont le fruit, la cornouille, fait de bonne confiture…
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