23 Novembre 2020
Même si son projet d’aménagement dans l’ancienne usine des eaux d’Ivry n’est pas appelé à se concrétiser avant 2023, le Collège International de Photographie du Grand Paris poursuit sa programmation hors les murs. Avec ses commandes, prix, colloques, interventions, séminaires, ateliers pour des publics de plus en plus variés, le Collège s’est imposé en moins de deux ans comme une institution nouvelle et originale dans le paysage de l’art et de la culture. En dépit de la crise sanitaire, l’année 2020 lui aura permis d’enrichir sa palette d’activité, entre sciences sociales, création et savoir-faire photographiques.
Membre de l’association de préfiguration qui a pour vocation de faire « éclore » le Collège et d’anticiper son fonctionnement, Cpa-Cps continue d’accompagner ce projet ambitieux piloté par Michel Poivert. Principal objectif du Collège : la conservation des savoir-faire photographiques, tout en conjuguant culture anté-numérique et photographie numérique. Raison pour laquelle ce projet s’articule aussi avec la pratique des photographes contemporains, qui se signalent précisément par leur appétit de maîtriser toutes les technologies, qu’elles soient contemporaines ou traditionnelles. Le Collège vise aussi la démocratisation et la transmission de la connaissance de l’image photographique à tous les publics, notamment les plus éloignés de cette pratique.
2019 avait été consacrée à constituer un premier imaginaire du territoire d’Ivry-Port qui doit accueillir le Collège à l’avenir, avec les photographes lauréats des bourses « Premiers Plans » destinés aux jeunes photographes et ceux des « grandes commandes » qui s’adressent à des photographes reconnus sur des durées plus longues. Outre un numéro spécial de la prestigieuse revue Artpress consacré au Collège, la restitution de l’ensemble des travaux, organisée début décembre à la Cité de l’architecture et du patrimoine, avait constitué le point d’orgue de cette première année d’activité du Collège en mode préfiguratif. Un public nombreux était réuni ce soir-là dans la mythique salle de l’ancienne cinémathèque française, attentif à la richesse de cette production inédite et particulièrement épaté par la qualité des travaux des femmes de la maison de quartier d’Ivry-Port, encadrées par la photographe Hortense Soichet : témoignages surprenants au statut inclassable – ni photographies d’amateur, ni travaux pratiques – révélant le regard décalé, incarné et réjouissant des habitant-e-s sur leur ville.
Si 2019 était une année pour penser, 2020 devait être l’année du faire, avec un axe fort autour du tirage. Malgré le confinement et la nécessité de reprogrammer les activités prévues au printemps, le Collège a tenu presque toutes ses promesses : des ateliers très jeunes publics – la « classe du sténopé », la chambre et le portrait-, ont bien été réalisés pendant l’été à Tremblay-en-France et Vitry, les bourses «Premiers plans » et les grandes commandes ont bien été relancées, la première édition du Prix du tirage Collection Florence et Damien Bachelot a bien récompensé, selon son principe, un duo tireur/photographe (en l’occurrence Juan Cruz Ibanez /Clément Verger), un colloque intitulé « Où en est le tirage ? » a bien eu lieu à l’Institut national d’histoire de l’art, invitant les tireurs à parler de l’évolution de leur profession et s’interrogeant sur leur rôle dans la production de la photographie contemporaine et ses hybridations techniques. Seule la formation pilote autour du tirage qui devait être déployée en 2020 a dû être ajournée. Pour 2021, outre la reconduction de tous les dispositifs qui ont fait la preuve de leur intérêt et rencontré leur public (bourses, commandes, prix, séminaires, colloques, ateliers…), le Collège envisage d’organiser une université d’été avec un école de renom, ainsi qu’une exposition (voire une édition) des travaux des femmes de la Maison de quartier d’Ivry-Port.
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