En matière d’habitat, le financement et la réglementation sont deux paramètres très structurants : les normes et les réflexes professionnels qui en résultent tendent à produire des logements banalisés. En les interrogeant de manière systématique, l’habitat participatif retrouve des marges de création et s’autorise à réinvestir tous les espaces disponibles.
Par nature, les projets d’habitat participatif se pensent bioclimatiques, visent la frugalité énergétique et la maîtrise de leur empreinte environnementale. Mais au-delà du choix des matériaux, du type de chauffage ou d’isolation qui seront retenus, c’est la cohérence et la performance d’ensemble qui sont recherchées. A la différence d’un produit immobilier qui se doit d’afficher des labels, parfois au détriment d’une réflexion et d’une économie plus globales, les habitants choisissent les équations les plus pertinentes pour leur projet, sans être contraints par un argument commercial.
Si la salle commune, la chambre d’ami, la buanderie et le jardin partagés sont devenus les marqueurs de l’habitat participatif, rien n’oblige à y souscrire et d’autres pistes peuvent être privilégiées : sauna, salle de jeux, studio de répétition, atelier de bricolage, etc.. De manière générale, tous les espaces « intermédiaires » (couloirs, cages d’escalier, toitures…) sont susceptibles de devenir des espaces partagés où l’on fait plus que se croiser. En tant que maître d’ouvrage, nous avons appris à nous servir de la réglementation pour qu’un toit a priori non accessible se transforme finalement en jardin, une coursive en terrasse, etc.
Disposer du maximum d’espaces extérieurs et végétalisés est une exigence que partagent nombre de candidats à l’habitat participatif. Entre le rez-de-jardin, les terrasses et les toitures, nous pouvons parvenir à remettre au vert d’importantes surfaces à usage collectif ou privatif. Le groupe peut choisir de consacrer une partie du budget à l’intervention d’un paysagiste qui l’aidera à concevoir son projet, l’accompagnera lors dans sa mise en oeuvre (un moment festif et symbolique après la livraison du bâtiment) et le formera à l’entretien des différentes plantes et essences.